7 conseils pour bien utiliser les couleurs en photographie
Rire jaune, être vert de peur ou rouge de honte … La couleur est entrée dans notre langage et dans notre environnement quotidien. Nous y prêtons peu d’attention car elle est devenue familière, omniprésente. Elle véhicule pourtant des codes, crée des ambiances, influe sur notre humeur et nos émotions. Pour le photographe, elle est un outil essentiel qui doit être compris pour être utilisé à bon escient. Nos experts de la photo vous expliquent aujourd’hui comment vous servir de la couleur pour améliorer la qualité de vos images. Voici les 7 conseils pour utiliser les couleurs en photographie :
1. Connaître le langage des couleurs
Que nous en soyons conscients ou pas, les couleurs ont chacune une signification. Elles ont une influence sur nos émotions et contribuent à créer une atmosphère apaisante, étouffante, romantique, joyeuse… Connaître la symbolique et les codes véhiculés par les teintes les plus courantes aide à la composition photographique, en particulier dans le cas de prise de vue en studio où vous avez le choix de la mise en scène. Sachez bien cependant que selon le contexte, la signification d’une couleur peut-être tout à fait différente. Par exemple, le rouge est aussi bien la couleur de l’amour, de la passion et de la fête que celle du danger, de la violence et de la colère.
2. Apprendre à voir les couleurs
Voici un exercice efficace pour améliorer la composition de vos images. Regardez autour de vous et listez mentalement les couleurs chaudes et les couleurs froides, les teintes claires et les foncées. En ayant une vision globale d’une scène, sans chercher à en voir les détails, notez les couleurs qui attirent votre œil. Quels sont les objets qui vous restent en mémoire, spontanément, si vous fermez les yeux ? Demandez-vous pourquoi ces objets sortent du lot ? Ils se distinguent par leur clarté, leur vivacité chromatique, ou bien par leur densité sombre ? Sur un arrière-plan aux teintes complémentaires ? Dans des tonalités chaudes, contrastant avec des éléments froids ? Vous apprendrez petit à petit à repérer sans effort les teintes fortes d’une scène et celles qui sont plus discrètes, plus en retrait.
3. Jouer sur le clair et le foncé
Les teintes claires attirent le regard au détriment des couleurs foncées. Le jaune est la teinte la plus claire du cercle chromatique et le mauve la plus foncée. Même si elle occupe une toute petite surface de votre image, une pointe de jaune sautera ainsi aux yeux dans un ensemble aux teintes plus foncées. Si ce petit élément jaune est votre sujet, servez-vous-en et positionnez-le sur un point fort de l’image. S’il n’est pas votre sujet principal, apprenez à le repérer et sortez-le de votre cadre ou arrangez-vous pour le mettre dans l’ombre ou le cacher.
4. Se méfier des couleurs vives
Les couleurs vives sont attrayantes mais doivent être utilisées avec précaution. Si elles ne sont pas le sujet principal de votre image, tâchez de les sortir de votre cadre car elles risquent de prendre le dessus sur les autres teintes ou de rendre la scène confuse. Si, au contraire, elles font partie de votre sujet, n’en faites pas trop ! Choisissez une ou deux couleurs vives et cherchez une composition simple, graphique en excluant ce qui est hors sujet. Juxtaposer plus de deux ou trois couleurs vives a tendance à en annuler l’impact.
5. Tirer parti de la météo
La pluie, la neige, le brouillard ou un temps couvert ternissent toutes les couleurs d’un paysage. Ne restez pas chez vous pour autant ! Vous pouvez, dans ces ambiances de faible luminosité et de faible contraste, réaliser des images douces, subtiles, où les sujets se devinent plus qu’ils ne se voient, où les teintes prennent des nuances pastel. Vous pouvez composer des photos d’où se dégage une atmosphère mystérieuse, feutrée, inquiétante ou d’une grande sérénité. A contrario, par temps dégagé, les couleurs sont éclatantes, les teintes vives et les contrastes renforcés.
6. Observez les changements de teintes au cours de la journée
Le matin, l’atmosphère est limpide, l’air s’est refroidi pendant la nuit et les poussières en suspension ont disparu. Avant le lever du soleil, apparaissent des mauves, des gris, des tons bleutés ou roses pour des images qui respirent la fraîcheur matinale, où l’immobilité et la pureté de l’air sont palpables. Les premiers rayons illuminent le paysage dans des tons chauds orangés, jaunes et bruns. En fin de journée, en particulier en été, la présence de poussières dans l’atmosphère peut atténuer la vivacité des teintes par une sorte de voile qui rend les images plus ternes mais peut aussi traduire cette ambiance de chaleur et apporter une matière à l’image.
7. Maîtriser la balance des blancs
La couleur de la lumière émise par le soleil varie en fonction des heures de la journée et elle est donc rarement blanche. Il en est de même pour les sources lumineuses artificielles.
Notre œil corrige de lui-même ces variations. En revanche, le capteur numérique n’a pas cette faculté et reproduit la couleur telle qu’elle est réellement : une lampe à incandescence émet une lumière chaude et qui se traduit par une dominante jaune orangée sur les photos. La balance des blancs (les ex-filtres en photographie argentique) permet de compenser ces écarts et d’atténuer ainsi les dominantes de couleurs lorsqu’elles sont jugées indésirables sur les photos.